Géorgie : des dizaines de milliers de manifestants dans les rues, "vive inquiétude" d'Ursula von der Leyen

par TD avec AFP
Publié le 1 mai 2024 à 22h08, mis à jour le 3 mai 2024 à 16h58

Source : TF1 Info

Les manifestations ne faiblissent pas en Géorgie, où un projet de loi controversé est vu comme un obstacle majeur à une future adhésion à l'UE.
Malgré plusieurs semaines de mobilisation, les députés continuent de soutenir en majorité ce texte.
La présidente de la Commission européenne partage aujourd'hui son "inquiétude" et regrette que les manifestations soient réprimées par la police.

Dénonçant un projet de loi controversé sur l'"influence étrangère", des milliers de personnes ont manifesté, mercredi 1er mai, en Géorgie. Dans ce petit pays du Caucase, les députés ont voté à 83 pour et 23 contre ce texte, adopté en deuxième lecture par le Parlement malgré des semaines de mobilisation massive de ses détracteurs et que le parti au pouvoir, Rêve géorgien, veut adopter définitivement d'ici mi-mai. Une future application en apparence inéluctable, malgré une intense mobilisation depuis trois semaines des opposants au projet de loi.

Des manifestations réprimées par la police

Avant une promulgation, le texte doit encore passer une troisième lecture. Si la présidente Salomé Zourabichvili, qui est en conflit avec le parti au pouvoir, devrait opposer son veto, le Rêve géorgien est en position de force : il dispose en effet d'assez de voix pour pouvoir passer outre.

Dans le pays, les tensions sont palpables : la police a notamment utilisé du gaz lacrymogène mardi soir, tirant dans le même temps des balles en caoutchouc pour disperser les milliers de manifestants. Pour les opposants rassemblés contre ce texte, une telle loi constitue un obstacle majeur aux aspirations du pays d'adhérer à l'UE.

Si cette loi est adoptée, elle exigera que toute ONG ou organisation médiatique recevant plus de 20% de son financement de l'étranger s'enregistre en tant qu'"organisation poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère". Une première version du texte, inspiré d'une loi russe utilisée par le Kremlin pour réprimer les voix dissidentes, avait été abandonnée l'année dernière après des manifestations de rue d'ampleur.

Réagissant aux manifestations en Géorgie, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a expliqué qu'elle suivait avec "une vive inquiétude" l'évolution de la situation. Elle a déploré que les manifestations soient réprimées par la police, condamnant "la violence" et appelant Tbilissi à "garder le cap" vers l'UE. "Les citoyens géorgiens démontrent leur profond attachement à la démocratie, le gouvernement géorgien devrait tenir compte de ce message clair", a-t-elle déclaré sur les réseaux sociaux.

De son côté, le ministère français des Affaires étrangères a dit suivre la situation "avec préoccupation" et déplorer "les violences contre les manifestants après l'adoption de la loi sur l'influence étrangère". "La Géorgie doit poursuivre ses efforts pour se rapprocher de l'Union européenne conformément au souhait de sa population", a déclaré jeudi le Quai d'Orsay dans un message publié sur X.


TD avec AFP

Tout
TF1 Info